[ Récit ] Vers la création d'une alternative aux emballages alimentaires jetables

[ Récit ] Vers la création d'une alternative aux emballages alimentaires jetables

 

Partant du constat que les sachets plastiques alimentaires à usage unique en libre service dans les commerces alimentaires finissaient directement à la poubelle une fois les fruits et légumes déballés, Josette Sandyck a décidé de réfléchir à une alternative à ce fléau, en se basant sur la réutilisation des sacs pour en accroître la durée de vie. Elle a ainsi monté un projet en adéquation avec une logique de consommation responsable. Elle nous partage aujourd’hui le récit de son projet, les constats et obstacles qu'elle a rencontrés ainsi que les perspectives qu'elle imagine pour poursuivre son combat contre les emballages plastiques à usage unique.

  • Pour commencer, pouvez-vous nous décrire l'idée à l'origine de votre démarche ?

Mon projet répond au problème de la pollution plastique. Il est grand temps de changer nos habitudes, pour cela, je propose des kits de sacs à vrac afin de sensibiliser à la réduction des déchets et aux problèmes de pollution plastique. Les sacs sont composés de polyester, permettant d’être résistants et de se conserver en bon état durant plusieurs années. Ce projet est une véritable alternative au plastique jetable, la solution permet de transporter tous les aliments souhaités sans danger pour la santé et l’environnement ; à terme, si celle-ci est adoptée par le plus grand nombre, plus aucun plastique ne serait présent au sein des commerces alimentaires.

Les kits proposés, nommés « oh, l’escargot », sont pensés pour être le plus pratique possible :

  • 6 sacs Extra légers
  • Encombrement minimal dans un sac à main, la poche, ou la boite à gants de la voiture
  • Rangement facile dans une housse
  • Hygiène optimale car lavables en machine
  • Mémo pour une hygiène alimentaire 6 fruits et légumes par jour
  • Avez-vous commercialisé ce kit ?

La commercialisation s'avère difficile pour convaincre autant les consommateurs que les distributeurs de fruits et légumes en vrac. Après avoir contacté plusieurs acteurs concernés, j'ai essayé de sensibiliser des commerciaux, sans résultat. Aujourd’hui à la retraite, je n'ai pas la capacité d'agir.

Mon objectif aujourd’hui est de transmettre ce projet, je pense que ce projet offre une stratégie économique aussi bien pour les professionnels que pour les consommateurs. Effectivement, le Parlement Européen applique depuis le 1er janvier 2021 une taxe de 80 centimes par kilo de plastique non recyclé, cette taxe sera facturée au fabriquant et répercutée sur le consommateur à l’achat, la proposition « Oh ! l’escargot » tend à éviter de jeter des plastiques et permet une économie financière.

  • Quelle est la valeur ajoutée de cette proposition ?

Je pense que les bénéfices s’appliquent aux consommateurs comme aux professionnels, selon plusieurs axes :

  • Pas de répercussion pour le consommateur de taxe plastique ou de coût de frais d’emballage
  • Des frais d’emballage économisés par les distributeurs de fruits et légumes

De plus, il serait possible d’étudier plusieurs pistes de réflexion afin d’inciter au changement de comportement :

  • Etudier une récompense aux distributeurs avec une exonération d’impôt sur le bénéfice résultant de l’équation « diminution de Frais d’emballage / CA primeurs » en rapport à l’année de référence.
  • Le distributeur pourrait offrir une récompense à chaque utilisation des sachets durables, par attribution de points « zéro plastique », aux consommateurs qui accepteront d’adopter de nouvelles habitudes. 
  • Le produit deviendrait une source de création d’emplois en PME ou associations pour la fabrication d’emballages durables, avec la possibilité de développer pour toute famille de produits alimentaires solides en vrac. 
  • Chaque collectivité responsable de la gestion des déchets sera sollicitée pour la participation à la taxe sur le plastique et pourrait remettre à chaque foyer gratuitement un duo de kits d’emballage durable.

A noter que la nouvelle législation permet de venir avec son propre emballage. J’ai questionné un fabricant de balances en mars 2018, qui précisait alors que la tare serait ajustée.

  • Quelles ont été les étapes de votre démarche ?

Je me suis lancée dans la rédaction d'un brevet en France et ensuite Européen. A ce jour la validité est protégée dans 8 pays :  France, Allemagne, Belgique, Irlande, Luxembourg, Monaco, Royaume Uni et Suisse.

La réalisation du produit s'est avérée très compliqué en France, je n’ai eu aucun retour positif des entreprises contactées. Sans aucune expérience je me suis donc résignée à faire fabriquer en Chine. En mars 2017, j'étais en possession du produit.

Ainsi, j’ai décidé de créer une entreprise personnelle afin de poursuivre ce projet, voilà où j’en suis aujourd’hui :

  • Création de la Société JONAFRA LA PLANETE SASU
  • Etude de marché
  • Liste de clients professionnels et particuliers contactés par mails avec nombreux échantillons distribués.
  • Etude organisation commerciale, prospection sur Facebook, dépôts vente etc.
  • Quelles sont vos perspectives pour la suite ?

Bien sûr le souhait que le projet soit porteur de résultats afin de développer l'initiative, mais surtout trouver une solution durable pour endiguer l'utilisation de sachets plastiques en masse lors de l’achat de fruits et légumes en vrac. Nous pourrions notamment éviter l’usage en moyenne de 6 sacs en plastique par semaine et par ménage, soit 26 Millions de ménages environ en France... soit par an plus de 8 000 000 000 de sacs.

« Face au combat que mènent les entreprises productrices d’emballages alimentaires pour trouver une alternative à la matière plastique, les sacs pour achats de fruits et légumes en vrac que je propose sont la solution idéale bien qu’en polyester 100%. Leur durabilité (3 ans prouvés) remporte une excellente position face à la pollution de 8 000 000 000 sacs à usage unique estimés en France par an."

Contacter Madame Sandyck

Témoignage recueilli par Amandine Ameline, chargée de mission au CIRIDD le 10 juin 2021 pour EconomieCirculaire.org

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Auteur de la page

Amandine Ameline

Chargée de mission

Modérateur

Vincent Jay

Chef de projets