L'écologie industrielle et territoriale sur la place portuaire Rochelaise

L'écologie industrielle et territoriale sur la place portuaire Rochelaise

Valoriser un déchet pour en faire une ressource, c’est tout l’objet de l’écologie industrielle et territoriale, l’un des piliers de l’économie circulaire. Son intérêt est double : des gains de compétitivité pour les entreprises par une réduction des coûts et une meilleure préservation de l’environnement.

En poste depuis le 2 mai pour le compte de l’Union Maritime et Port Atlantique La Rochelle, l’animateur en écologie industrielle et territoriale pilote la démarche spécifique engagée sur la place portuaire.


L’écologie industrielle et territoriale, un concept ou une réalité ? Rémi Justinien répond sans détour : « Pour l’heure, c’est un concept. Mais ma mission, c’est que cela devienne une réalité, que la place portuaire s’engage et réussisse la transition énergétique, dans un contexte de raréfaction de la ressource et d’augmentation du coût des matières premières. L’enjeu est de taille : pour garder la Terre habitable, on ne pourra plus demain produire comme hier. Ce n’est pas du ressort d’une minorité et il faut dès maintenant se réconcilier avec l’idée de progrès en mettant en pratique le principe fondamental de l’économie circulaire selon lequel rien ne se perd, tout se transforme ».


La barre est haute, l’objectif ambitieux : « J’imagine à terme l’image de La Rochelle associée à celle d’un Port vert, un Port placé sur la carte de France avec une spécificité digne du XXIe siècle, profondément ancré dans une démarche de développement durable, conformément à la Charte du même nom engagée par la place portuaire ». Les échos qu’il reçoit sur le terrain s’avèrent plutôt stimulants. « Les chefs d’entreprise de la place portuaire sont motivés et conscients des responsabilités qui sont les leurs, très impliqués et respectueux du territoire Rochelais qui a été précurseur en matière d’écologie urbaine avec les fameux vélos jaunes il y a quarante ans et les voitures électriques en libre-service dès les années quatre-vingt-dix ».


Si certains acteurs pratiquent déjà l’écologie industrielle et territoriale sans forcément le savoir, reste maintenant à coordonner la démarche pour créer des synergies, amplifier la réduction des coûts et engager des solutions innovantes toujours plus respectueuses de l’environnement. Devenue opérationnelle avec le recrutement de l’animateur, cette démarche a eu un préambule. En novembre 2014, l’Union Maritime et le Port répondaient conjointement à un appel à manifestation d’intérêt pour l’écologie industrielle et territoriale en Poitou-Charentes, piloté par l’ADEME et la Région. Treize candidatures étaient retenues et quatre lauréats sélectionnés, dont l’Union Maritime et le Port, aux côtés de la Communauté de Communes de la Haute- Saintonge, la Communauté d’Agglomération du Niortais et la Communauté d’Agglomération du Bocage Bressuirais.


« Parmi ces lauréats, la communauté portuaire de La Rochelle représente la seule entité à ne pas être une collectivité publique et ce n’est pas anodin. Cela reflète bien la volonté des dirigeants de l’Union Maritime et du Port d’inscrire dans la transition énergétique ce qui reste néanmoins un site industriel, en innovant pour continuer à protéger l’environnement tout en maintenant l’activité et l’emploi ».


Un plan d’actions opérationnelles


Cet été, l’animateur en écologie industrielle et territoriale de la place portuaire l’a passé à diagnostiquer les flux en lien avec le bureau d’études Girus de Nantes, spécialisé dans l’économie circulaire. Sur la base d’entretiens individuels avec les responsables d’entreprise, Rémi Justinien s’est attelé à définir le volume et la nature des déchets produits, les volumes d’eau consommés, les besoins en matières premières et leur devenir une fois le processus industriel terminé. Une étape indispensable avant de définir des synergies possibles prévues d’être partagées avec les acteurs concernés en novembre ou décembre. « Si nous identifions des solutions possibles plus rapidement, nous les mettrons en oeuvre avant la fin de l’été. Nous souhaitons être concrets ».


À l’horizon 2017, c’est un véritable plan d’actions qui sera déployé et de nouveaux cycles initiés pour que les déchets des uns deviennent durablement les ressources des autres. Car l’idée de cette démarche expérimentale est qu’elle s’inscrive dans la durée.

Auparavant chargé de mission au ministère de l’Écologie, Rémi Justinien connaît bien la problématique de la transition énergétique. Pendant deux ans, il a notamment recensé les bonnes initiatives locales en matière environnementale et contribué à la création des labels « Territoire zéro déchets » et « Territoire à énergie positive pour la croissance verte ». Son attachement à la cause environnementale, Rémi le tient peut-être de ses origines haut-viennoises et du plateau de Millevaches qui l’a vu naître il y a 29 ans.

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Auteur de la page

Rémi JUSTINIEN

Croissance verte et bleue