Une boucle locale de réemploi de parquet exemplaire à Villeurbanne

Le parquet : une ressource potentiellement démontable, stockable et réemployable.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Est Métropole Habitat
  • Nature de l'initiative : Démarche d'une institution publique ou assimilée
  • Périmètre : Métropole Lyonnaise
  • Localisation : 23 rue du 8 mai 1945 Villeurbanne
  • Date de début : janvier 2019
Description

Le projet de déconstruction concerne la résidence Croix-Luizet à Villeurbanne, (3 bâtiments - 100 logements) propriété du bailleur social Est Métropole Habitat.

Grâce au diagnostic ressources réalisé par Néo-Eco qui a caractérisé le parquet en chêne, le bailleur a décidé la mise en œuvre d’une boucle d’économie circulaire en interne en réemployant 2500m² de ce parquet dans une de leur propre opération de construction : sa nouvelle résidence étudiante située à l’Autre Soie, sur Villeurbanne également.

Ce projet d’économie circulaire à grande échelle a valeur d’exemple et permet de capitaliser dans la région. Il montre que le parquet doit être considéré comme une ressource potentiellement démontable, stockable et réemployable.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Equilibre économique :

L’objectif est de viser le « même coût même norme » : On démontre que le surcoût de l’opération de démontage s’équilibre avec l’économie faite sur l’achat de la ressource neuve de construction -. L’opération reste dans le même cadre légal mais avec une méthodologie différente. La déconstruction sélective du parquet équivaut à 45% du coût de la matière première, ce qui laisse de la marge pour payer le coût de la repose du parquet sur son nouveau lieu de vie. Cela appuie la viabilité du projet qui sera à minima un coût zéro pour le bailleur social.

 

Gains environnementaux :

56 tonnes de parquet sont sauvées de la filière déchets-bois, déjà sous tension dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Selon les résultats du diagnostic ressources :

Sur 4150m² de parquet au sein des 3 bâtiments, 2800m² seraient récupérables. Est Métropole Habitat a décidé de le récupérer pour le réemployer à l’Autre Soie dans un bâtiment de logement étudiant pour 2500 m². La dépose sélective a permis de produire 2600m², soit 56 tonnes de parquets (équivalent à 90 palettes) Cela évite 60% de mise en déchet pour le parquet via du réemploi.

Par ailleurs, le parquet chêne vaut environ 90 euros par m² à l’achat, ce qui constitue des économies importantes d’achat de revêtement de sol neufs.

Un tiers des radiateurs sera réemployé (78 pièces) pour chauffer les chambres de la future résidence étudiante.

Historique et perspectives de l’initiative

Début 2019 :

- Diagnostic ressource du lieu : il s’agissait de scanner les bâtiments pour voir ce qui était potentiellement réemployable ou recyclable. L’entreprise Néo-éco a trouvé différents matériaux dont le parquet, les radiateurs en fonte dont un tiers sera réemployé (78 pour chauffer les résidences étudiantes), ainsi que le béton qui pourrait être recyclé.

- Caractérisation du démontage : Chantier école pour étudier la démontabilité.

Juin 2020 :

- Ecriture des pièces techniques permettant la consultation des entreprises. 

- Appel d’offre avec allotissement spécifique pour le marché de travaux pour sélectionner l’entreprise qui va réaliser le démontage.

Octobre 2020 : 

Sélection de l’opérateur, Made In Past, qui a des références et un savoir-faire dans le démontage de vieux matériaux récupérables, et dans l’organisation de curage à grande échelle.

Début des travaux en 2021 :

La déconstruction des bâtiments commence par l’extraction du lot parquet début 2021 puis avec l’opération de désamiantage et de déconstruction prévue sur avril mai et juin. Les lattes sont récupérées, conditionnées sur des palettes et repartent vers des lieux de stockage pour 6 à 8 mois, localement, avant d’être réutilisées dans l’Autre Soie.

Facteurs d'accélération et freins

Freins potentiels : Lieu de stockage : une fois que la date du démontage et du remontage est connue, cela impose de trouver un lieu de stockage entre les deux. Cela nécessite qu’une des entités dans la boucle ait un lieu de stockage car ces espaces peuvent manquer. Autre solution : pouvoir prélever la ressource pour directement la réemployer, mais cela dépend de la synchronisation des deux opérations de démontage et de réemploi sur un autre chantier. Si un tiers stocke les matériaux, le coût de stockage met en danger la viabilité économique du projet.

 

Enjeux pour le secteur du réemploi :

Mettre en ligne l’existence de la ressource. Avoir une plateforme dédiée à la multiplication des opportunités de réemploi en faisant figurer la ressource disponible pour tous les acteurs de la construction depuis les artisans jusqu’au promoteurs et aménageurs. Aujourd’hui cela n’existe pas et c’est un frein. Il y a une envie de se relier de la part des acteurs de l’économie circulaire de la déconstruction pour partager sur ce sujet et faire la promotion du réemploi dans le BTP.

Enjeu de massification. La multiplication des expériences de réemploi pérennise le modèle économique d’entreprises spécialisées dans le secteur de la déconstruction. La massification des diagnostics ressources et la méthodologie de l’économie circulaire permettrait de proposer la ressource systématiquement en face de la demande. Cela se fait régulièrement au niveau de la micro-architecture, mais il y a un enjeu de pousser ces sujets au niveau industriel comme avec ce projet.

 

Facteurs d’accélération :

Identifier une entreprise qui possède le savoir-faire pour démonter le parquet correctement. La caractérisation passe par une étude de faisabilité du démontage (combien de temps ça prend, pourcentage de chutes, partie réemployable, faisabilité en lien avec l’existence sur le territoire d’acteurs capables de réaliser ces opérations…). Le secteur de la déconstruction correspond à des nouveaux métiers, ce sont des compétences spécifiques qui ne sont pas encore très développées. Cela rassure aussi la maîtrise d’ouvrage qui sait que son appel d’offre ne sera pas infructueux.

Trouver des exutoires en interne pour assurer une opération économique viable pour la maîtrise d’ouvrage. La mise en lien de plusieurs services a permis de trouver des exutoires en interne du côté de la maîtrise d’ouvrage.

Prendre le temps. Le travail en amont sur la ressource est nécessaire pour trouver des exutoires. Dans ce cas, cela s’est coordonné au temps de latence lié à la phase de relogement des habitants par le bailleur.

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Auteur de la page

Stéphane FARE

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