Projet Aquitaine
Le plâtre, un matériau recyclable à l’infini !
Détails du projet
- Structure porteuse : Siniat
- Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
- Périmètre : Aquitaine
- Localisation : 2 Chemin de Bel-air, 33450 Saint-Loubès
- Date de début : février 2014
- Date de fin : décembre 2015
Piliers de l‘économie circulaire
- Consommation responsable
- Recyclage
- Approvisionnement durable
- Allongement de la durée d'usage
- Economie de fonctionnalité
- Ecologie industrielle et territoriale
- Eco-conception
En février 2014, l’entreprise Siniat, spécialiste du plâtre implanté localement à Bègles et St Loubès, a souhaité, dans le cadre d’une démarche éco-responsable, œuvrer pour la pérennisation de la matière première (le gypse) et l’émergence de solutions durables pour les déchets de la filière plâtre.
Le Projet Aquitaine, issu de cette volonté, a consisté à encourager l'engagement volontaire de l'ensemble des acteurs identifiés de la chaîne de production pour un changement des comportements : syndicats de gestion des déchèteries, entreprises et artisans plaquistes et de démolition, collecteurs de déchets et négoces en matériaux.
Cette phase d’étude s’est achevée en décembre 2015 : la filière est bel et bien lancée !
D'envergure régionale, ce projet pilote a vocation à émettre des recommandations pour être répliqué sur l'ensemble du territoire national.
Coûts de l'initiative
88000 €Résultats qualitatifs et chiffres clés
- Informer l'ensemble des acteurs de la filière en termes de prévention et de gestion responsable des déchets du plâtre : beaucoup d'entreprises et de collecteurs ne savent pas qu'il est possible de recycler le plâtre ;
- Assurer le suivi et la coordination entre les acteurs engagés ;
- Identifier les freins et les leviers (économiques, réglementaires, etc.) à la généralisation du recyclage de ces déchets et émettre des recommandations ;
- Répondre, en termes techniques, à une exigence qualitative primordiale pour le développement de cette filière ; en effet, le recyclage de la matière en vue de la reproduction d’une nouvelle plaque de plâtre implique le respect d’un cahier des charges très strict.
L'objectif premier était de multiplier par 5 le tonnage de plâtre collecté et recyclé en Aquitaine en 4 ans (4 500 tonnes en 2017 au lieu de 900 tonnes en 2013) :
- En 2014, 2 000t ont été collectées et recyclées.
- En 2015, les objectifs n'ont pas été atteints à cause d'un manque de moyens humains ponctuel. Près de 2000 tonnes ont été recyclées
- En 2016, l'objectif, très ambitieux, est de 4000t !
Par ailleurs, la valorisation du plâtre permettrait d'effectuer des économies considérables au regard de l'ensemble de la filière : le recyclage coûte environ 25€/t contre 110€ en moyenne pour l'enfouissement.
Historique et perspectives de l’initiative
La phase d'étude du Projet Aquitaine a comporté différentes étapes successives :
- l'identification des freins aux bonnes pratiques,
- l'émergence de solutions opérationnelles adaptées aux problématiques de chaque acteur de la filière dans le but de généraliser le tri à la source,
- la massification et le transport des déchets vers des ateliers de recyclage.
Perspectives
La filière de recyclage mise en place grâce au Projet Aquitaine continue de se développer dans l'ensemble du Sud-Ouest, et notamment par le biais du Projet Gironde qui vise à accompagner les entreprises nouvellement soumises à l'obligation de collecter les déchets des clients et de favoriser ainsi leur recyclage au 1er janvier 2017. Le projet Gironde a lui aussi vocation à être répliqué dans d'autres départements.
Le recyclage du plâtre n'est pas une manne financière pour l'entreprise Siniat. L'objectif premier du projet était la pérennisation de la matière afin d'éviter de continuer à creuser les sols pour prélever du gypse et afin de trouver des solutions durables pour les déchets de la filière. L'enjeu est réel car l'enfouissement du plâtre dégage du souffre et son incinération ne permet pas une bonne valorisation calorifique à cause de sa teneur en eau naturelle (20%)
Facteurs d'accélération et freins
Les freins
- La tolérance des déchèteries aux déchets d'entreprises :
Les déchèteries municipales acceptent souvent les déchets d'entreprises du BTP au même titre que les déchets des particuliers. Ce recueil, souvent gratuit, des déchets professionnels, et souvent dans la benne du tout-venant, est justifié par la crainte d'une multiplication des décharges sauvages. Il est donc nécessaire d'assurer un meilleur suivi des déchets du BTP et d'imposer à minima une facturation pour la mise en décharge des déchets du plâtre dans une benne séparée.
- Les habitudes et réticences des acteurs du BTP :
Chaque acteur de la filière a exprimé des freins propres. D'une manière générale, la gestion des déchets n’apparaît pas comme l'une de leurs priorités.
- Les entreprises plaquistes conditionnaient le changement de leurs pratiques à l'absence d'un surcoût. Or, le dépôt en déchèterie est aujourd'hui gratuit pour les raisons exprimées ci-dessus !
- Les collecteurs veillent à la rentabilité de leur centre de collecte et étaient réticents à procéder eux-mêmes au tri du plâtre, très fastidieux lorsqu'il est mélangé à d'autres matériaux. C'est pourquoi sa valorisation passe nécessairement par un tri à la source.
- Les entreprises de démolition ont exprimé une peur du surcoût lié à la démolition sélective. Or, nous avons démontré que ce surcoût n'est pas systématique. En effet, le projet Gypsum to Gypsum (Programme LIFE) a mis en avant que le coût de la déconstruction variait entre 2,32 € et 5 € le mètre carré et que la démolition coûtait entre 7 et 19 € le m² pour de la plaque de plâtre. Pour le carreau de plâtre, la différence entre la démolition et la déconstruction est encore plus faible soit 0.35 € pour la première contre 0,30 € pour la seconde technique.
- La distance des ateliers de recyclage : Le recyclage du plâtre coûte a priori moins cher que son enfouissement. Le coût du transport peut néanmoins jouer en défaveur du recyclage, d'où l'intérêt d'une part, de rassembler et massifier les déchets afin de réaliser des économies d'échelle et d'autre part, de localiser les ateliers de traitement.
Les facteurs d'accélération
- L'augmentation de la TGAP sur l'enfouissement peut inciter au recyclage.
- La prise de conscience de la recyclabilité du matériau.
- Le caractère local du process.
Domaines d’activités
- Construction
- Déconstruction
- Industrie
- Recyclage
Ressources
- Matériaux
- Déchet
- Efficacité matière
- Papier
- Matériaux de construction
Partenaires
- Association nationale des collectivités
- Réseau AMORCE
- Fédération Française du Bâtiment (FFB)
- Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB)
- Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA)
- CEBATRAMA
Moyens techniques et méthodologies
L'atelier de recyclage SINIAT des déchets du plâtre reste suffisant pour le moment (usine de Saint Loubès).
Des investissements pour des installations supplémentaires (1,5 à 2 Md'€) seront envisagés en cas d'augmentation importante de la collecte.
La méthodologie employée a suivi les étapes suivantes :
1- Référencement des acteurs ciblés
2- Diffusion de l'information et visite sur site
3- Identifications des freins principaux et des solutions pour la généralisation du recyclage
4- Mise en œuvre et animation du projet sur le terrain grâce à la création d’un CDD de six mois.
Moyens humains
Trois emplois en ateliers, deux emplois de commerciaux à 20 % sur le projet, un directeur de projet à 75 %.
Conseil Régional ALPC
Un des membres fondateurs du projet.
Subventions.
Communication sur le projet.
Chambres des Métiers et de l'Artisanat
Relais de communication vers la filière.
Financeurs
- SINIAT
- Région Aquitaine
Financement
5 000€ (Région Aquitaine) en début de projet 5 000€ (Région Aquitaine) en fin de projet 78 000€ SiniatLien(s) web
http://www.actu-environnement.com/ae/news/dechets-platre-recyclage-21860.php4Documents
- Etude et recommandations pour les départements aquitains
- Présentation Projet Aquitaine